"Manzoni è uno storico egregio, onde la sua creazione ha conseguito una grande dignità, che lo innalza molto al di sopra di tutto ciò che ordinariamente noi intendiamo per un romanzo" (Lamartine)
"Un giovane religiosissimo, che contende a Lord Byron l'onore di essere il maggior poeta lirico vivente. Ha composto due o tre odi che mi commuovono profondamente .." (Stendhal)
Si contano ventotto edizioni francesi del romanzo nell'Ottocento: le prime del 1828 nella traduzione di Rey Dusseuil e M. Gosselin; l'ultima del 1872 in quella di Auguste de Tillemont. Altre traduzioni: Jean-Baptiste Montgrand (1832-1833), Anthony Dechamps (1841), M.P.T. Michel e Amédée Chaillot (1864).
Alessandro Manzoni
"Un giovane religiosissimo, che contende a Lord Byron l'onore di essere il maggior poeta lirico vivente. Ha composto due o tre odi che mi commuovono profondamente .." (Stendhal)
Alessandro Manzoni
Le bras du lac de Côme qui se dirige vers le midi, entre deux chaînes non interrompues de montagnes, et coule tout entier, selon qu'elles s'en approchent ou qu'elles s'en écartent, en baies et en golfes, vient enfin à se resserrer tout à coup et à prendre le cours et l'apparence d'un fleuve entre un promontoire à droite et une large rivière de l'au tre côte. Le pont qui joint en cet endroit les deux rives l'une à l'autre semble rendre ce brusque passage encore plus sensible à l'œil, il marque le point où le lac finit et l'Adda recommence , pour reprendre ensuite son nom de lac au lieu où les rives, en s'élargissant encore, permet tent à l'eau de se déployer et de ralentir son cours en de nouveaux golfes et de nouvelles baies. La rivière, formée par la réunion de trois gros torrents, descend le long du penchant de deux monts contigus, dont l'un porte le nom de San-Martino, et l'autre, en dialecte lombard, celui de liesegone, à cause de ses nombreuses dentelures qui le font tellement ressembler à une scie, qu'au premier aspect et vu de face, par exemple de la partie des remparts de Milan qui regarde le nord, il n'est personne qui, à ce simple in dice, ne le distingue parfaitement, dans ce long et vaste amas de cimes, des autres montagnes d'un nom plus ob scur et d'une forme plus commune. Durant une bonne partie de son cours, la rivière coule dans un lit d'une pente douce et continue; puis, interrompue dans sa marche par des coteaux et de petits vallons, elle se précipite en cas cade ou s'étend en larges flaques, selon le plus ou moins d'obstacle qu'opposent les deux montagnes et le travail des eaux. La lisière, sillonnée par les bouches des torrents, n'est presque que du gravier et des cailloux ; le reste du sol se compose de champs et de vignobles parsemés de villages, de maisons de plaisance et de chaumières, de loin en loin ce sont des bois qui se prolongent jusque sur la montagne. Lecco, le plus considérable de ces villages, et qui donne son nom au territoire, est situé à peu de dis tance du pont, sur les rives du lac, et même en partie dans le lac quand les eaux viennent à grossir. C'est un grand bourg à l'heure d'aujourd'hui, et qui prend la tour nure de devenir ville. Au temps où se passèrent les événe ments que nous entreprenons de raconter, ce bourg, déjà assez important, était de plus une place forte ; il avait par conséquent l'honneur de loger un gouverneur, et l'avan tage de posséder une garnison permanente de soldats es pagnols qui enseignaient la modestie aux jeunes filles et aux femmes du pays, caressaient de temps à autre les épaules des maris et des pères , et vers la (in de l'été ne manquaient jamais de se répandre dans les vignes pour éclaircir le raisin et soulager le paysan des fatigues de la vendange. De l'un à l'autre de ces hameaux, des hauteurs au lac et d'une hauteur à celle qui l'avoisine, couraient et courent encore un grand nombre de sentiers pratiqués à travers les petites vallées, tantôt escarpés, tantôt unis, tantôt doucement inclinés, la plupart bordés de murs bâtis avec de gros cailloux que revêtent çà et là de vieilles sou ches de lierre dont les barbes dévorent le ciment, en pren nent la place, et tiennent jointes l'une à l'autre les pierres qui verdissent de leur feuillage. En quelques endroits, ces sentiers s'enfoncent tellement, qu'ils sont comme ense velis entre les murs, et le voyageur, en levant les yeux, ne découvre que le ciel et quelque cime de montagne. Ailleurs ce sont des terrasses qui vont en tournant sur le bord d'une esplanade, ou se déploient en saillie sur la pente comme un long escalier, soutenues par des murs qui, en dehors, semblent s'élever sur leur base comme autant de bastions esrarpés, mais qui, sur le sentier même, n'atteignent guère que la hauteur d'un parapet ; et là le voyageur peut promener librement ses regards sur les points de vue les plus variés et les plus délicieux. D'une part, on découvre la plaine azurée du lac, coupée par ses isthmes et ses promontoires, et sur ses bords de riants paysages qui se réfléchissent dans l'eau la tête renversée ; de l'autre, l'Adda, qui, à peine sortie des arches du pont, se répand de nouveau en petit lac, puis se resserre et se prolonge jusqu'à l'horizon en brillants méandres ; en haut les cimes entassées des monts suspendus sur la tête de qui les contemple ; au-dessous le penchant cultivé de la mon tagne, les paysages, le pont; en face la rive opposée du lac, et, en la remontant de l'œil, le mont élevé qui l'en ferme.
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